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La Retouche ou Réintégration colorée
Lorsqu’une œuvre présente des lacunes ou trous …des opérations de réintégration sont nécessaires. La première opération consiste à combler les manques par un mastic pour mettre ces lacunes au même niveau que l’original avoisinant et la seconde opération est la pose de la couleur, autrement dit la réintégration colorée dans le jargon du métier de restaurateur.
Cette réintégration peut varier dans les techniques et dans l’aspect selon le restaurateur, l’institution ou l’âge de l’œuvre… On peut réaliser des salissures ou imiter les craquelures dans un souci de lisibilité de l’œuvre mais en tenant compte de son aspect historique c’est-à dire que l’œuvre en question doit conserver le passage du temps sur sa matière. Il est évident qu’un tableau du XVIIIe siècle ne doit pas apparaître comme neuf et « restauration/conservation » ne sont pas synonymes de « rénovation » Par ailleurs, il est important de signaler que les techniques utilisées doivent répondre aux chartes de déontologie de la profession à savoir la stabilité et la réversibilité. Donc adieu acryliques et peintures à l’huile !
La retouche illusionniste :
La retouche consiste à apporter une lisibilité lorsque les dégradations de la couche picturale ne le permettent plus. La méthode la plus fréquente est dite illusionniste. Elle est plus particulièrement adaptée aux œuvres dont l’état lacunaire n’est pas trop important ou pas trop anciennes ( à partir du XVIIIe siècle). Cette retouche doit faire illusion, et rechercher l’identité chromatique par rapport à l’original sans invention de la part du restaurateur et sans « déborder »sur la couche colorée originale. Cette technique doit être maîtrisée pour une parfaite intégration des zones lacunaires et ce, de loin comme de près, en conservant les maîtres mots de nos actions : respect de l’œuvre et de son créateur et lisibilité. Des notions qui représentent souvent les écueils de la profession car produire « une belle restauration » peut-être plus tentant « qu’une bonne conservation ».
La retouche fragmentaire ou visible :
En conclusion, quelle que soit la retouche choisie, son exécution dépend de l’ampleur des usures, des manques …car une œuvre récente peut recevoir un haut niveau de réintégration si celle-ci n’a pas subi de trop lourdes altérations mais une œuvre très ancienne ne doit pas être présentée au public comme si elle sortait de l’atelier …N’oublions pas que dans ce cas , il s’agit d’un « faux esthétique » !