Le portrait emblématique de Louis XV a été restitué au château de Saint-Bonnet-Les-Oules le 5 mai 2023 après 3 années de campagne de restauration. Merci à tous pour votre soutien !
Le portrait emblématique de Louis XV a été restitué au château de Saint-Bonnet-Les-Oules le 5 mai 2023 après 3 années de campagne de restauration. Merci à tous pour votre soutien !
Portrait de Louis XV, Atelier Van Loo, Collection privée, Château de Saint Bonnet Les Oules
Les travaux de conservation-restauration sont réalisés bénévolement. Le montant des dons précédemment récoltés ont été réunis dans une cagnotte globale pour les trois projets en cours afin de pouvoir commencer les travaux sur les trois œuvres.
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Coût financier de la prise en charge :
Financé
Grâce au soutien de mécènes anonymes
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FICHE D’IDENTITE
Objet : Huile sur toile
Sujet : Portrait de Louis XV en armure
Technique : Huile
Nature du support : Toile (sur châssis)
Signature : non signé – estimé Atelier de Van Loo
Époque : XVIII ème siècle
Dimensions : 81 x 65 cm
Anciennes interventions de Restauration : années 1960
Lieu de conservation : Château de Saint-Bonnet-les-Oules (42)
Propriétaire : Madame de Rocquigny
Date d’examen : 09 mars 2020
Muses & A.R.T. a été contactée par Mme de Rocquigny, propriétaire du château de saint Bonnet les Oules dans la Loire au sujet de plusieurs tableaux. Dans le grand salon du château se trouvent six portraits, dont quatre proviennent de l’atelier de Louis-Michel Van Loo. Ces derniers tableaux, dont le portrait du roi Louis XV qui fait l’objet de ce dossier, étaient déjà présents dans le château lors de son achat en 1782. Ils font partie historique des lieux.
Le portrait de Louis XV est un portrait officiel. Il était d’usage pour toutes les familles nobles au XVIII° siècle de posséder le portrait du Roi et de le présenter dans leurs châteaux. Ce portrait réalisé par l’atelier Van Loo (1707-1771) est visible à l’identique au musée Lambinet de Versailles. Volé au château de Saint Bonnet les Oules en 1972 avec un autre tableau, il a été retrouvé et reconnu par le père Galo, Conservateur-Restaurateur de Saint Etienne. La famille de Rocquigny l’a fait restaurer par les ateliers du Louvre au début du XX° siècle.
CONSTAT D’ETAT
Examen des constituants
Le support est une toile non visible car doublée par une toile de rentoilage appliquée à la colle de pâte lors d’une ancienne intervention de restauration. Les deux toiles, originelle et de rentoilage, sont tendues sur un châssis chanfreiné à clés et traverses en croix. Le châssis d’origine a été changé lors de la dernière restauration pour un châssis neuf.
Une étiquette collée sur le montant supérieur laisse lire des inscriptions manuscrites partiellement déchiffrables : “1804 +…“. Sur les bandes de bordage en papier kraft des inscriptions manuscrites sont lisibles : “ PV 118 “ .
La couche picturale est constituée d’une préparation fine, claire et poreuse, et d’une couche colorée fine à l’huile composée de multiples glacis et frottis.
Le vernis assez homogène, appliqué lors de la dernière restauration, est composé de résines tendres dissoutes dans de l’essence.
Examen des Altérations
Le tableau présente des altérations qui témoignent de troubles d’adhésion entre la couche picturale et son support toile.
De nombreux soulèvements sous forme d’écailles sont visibles dans la partie basse du tableau et disséminés sur le reste de l’œuvre. Ils ont provoqué des lacunes de matière picturale. Ils sont à mettre en lien avec l’utilisation, à la précédente restauration, d’un adhésif de rentoilage trop tenseur qui a dû être réactivé par les mauvaises conditions de transport et de stockage (vol et conservation hors du château). La colle de pâte utilisée, colle à base de matière animale et végétale, a réagi aux variations de température et surtout d’humidité subies lors de ces différents déplacements non-sécurisés.
Malgré ces défaillances, et bien que le rentoilage soit très tendu, l’adhésion entre les deux toiles est toujours correcte et ne nécessitera pas de traitement.
De nombreux repeints, effectués lors de la dernière restauration, parsèment le tableau et sont visibles à l’œil nu, gênant par endroits la bonne lisibilité du sujet.
Le vernis quant à lui est légèrement oxydé et a perdu de sa transparence et son rôle protecteur.
PROPOSITIONS DE TRAITEMENT
Opérations de Conservation
La couche picturale de l’œuvre présentant de nombreux soulèvements instables, la première opération réalisée sur site consiste à voiler l’œuvre à l’aide d’un papier et d’un adhésif résistant aux contraintes mécaniques. Ce voilage assurera sa protection durant le transport et évitera la perte de matière picturale.
Un refixage total de la couche picturale doit ensuite être réalisé pour renforcer l’adhérence de celle-ci au support toile, refixer et remettre à plat les soulèvements d’écailles et éviter toute perte de matière lors des travaux de restauration qui vont suivre. Le refixage sera réalisé avec un adhésif synthétique réactivé à chaud.
Le décrassage arrière de la toile permettra le retrait des poussières et scrupules qui peuvent, à terme, attaquer la cellulose des fibres du textile.
Opérations de Restauration
Le vernis oxydé sera allégé en procédant à l’amincissement de ses couches superficielles. Dans le même temps, les repeints qui ne sont plus intégrés seront retirés.
Le masticage des zones lacunaires permettra ensuite, par l’apport d’une pâte synthétique, de combler les manques de matière picturale et d’apporter une continuité de structure avec la couche picturale avoisinant ces lacunes. Suivra alors la réintégration colorée des parties lacunaires : elle permet la lisibilité de l’œuvre et participe à un rendu « esthétique ». La retouche sera illusionniste, c’est à dire non discernable de la couche colorée originelle.
Un vernis final sera posé afin de protéger la couche colorée d’origine et les retouches apportées. Ce vernis final a un rôle esthétique et conservatoire. A base de résine synthétiques et d’essence, Il garantira à l’œuvre une transparence et une protection contre les agressions environnementales.