Regards sur...
Interventions de Conservation sur l'Epitaphion, XIXème siècle, oeuvre singulière de la Collection du Musée d’Art Religieux de Fourvière
» La conservation de l’épitaphion, œuvre importante de l’exposition « Singulières icônes roumaines » des collections du musée d’Art religieux de Fourvière s’imposait.
En effet, de larges bandes de papier apposées sur la surface de l’œuvre, probablement dans le cadre d’une ancienne restauration, nuisaient considérablement à sa lisibilité et à son appréciation. L’œuvre présentait aussi des pathologies importantes qui excluaient tout déplacement sans risque de pertes de matière picturale. Il était donc légitime, de lui faire bénéficier des mesures conservatoires nécessaires à sa pérennité. Ces interventions ont été assurées par notre association « Muses & A.R.T » , association de 9 restauratrices d’œuvres d’art au service des œuvres « en péril » .
L’épitaphion, œuvre du XIXème siècle, a été peint sur un subjectile de type coton probablement pour des raisons socio-économiques. Ce textile n’offrant pas une grande résistance aux tractions, et sa qualité étant des moindres, le support de l’œuvre ne garantissait plus la cohésion et l’adhésion des constituants picturaux . Cela s’est traduit par des soulèvements et des pertes de matière généralisés.
Après un constat d’état, un protocole de conservation a été mis en place par les membres de l’association. Il devait permettre à l’œuvre de retrouver sa lisibilité et sa cohésion sans porter atteinte à son état de conservation, c’est-à-dire n’apporter que les soins vitaux à l’œuvre sans aucune adjonction ( retouche des parties lacunaires). Il a donc été procédé tout d’abord au retrait délicat des bandes de papier, puis à des mesures de refixage des parties instables telles que les écailles et les soulèvements. Il s’agissait de rétablir l’adhérence entre les différentes couches de l’œuvre.
Chacune des restauratrices a participé à ces opérations de sauvetage. Les mesures conservatoires ont été minimalistes pour répondre à la déontologie en vigueur et ne pas trahir le message pictural d’une œuvre rare. Aujourd’hui, l’Epitaphion peut de nouveau témoigner de son rôle dans les Eglises orthodoxe et catholique de rite byzantin, pour notre plus grand plaisir et celui des générations futures. «
Cet article, écrit par une co-fondatrice de l’Association, a été publié dans la Lettre N°39 des Amis du Musées de Fourvière.