Regards sur...
Interventions de Conservation et de Restauration sur le Portrait en pied du Cardinal de Bonald, XIXème siècle, oeuvre de la Collection du Fonds de Dotation "Patrimoine et Arts Liturgiques" de Lyon
L’association Muses & A.R.T. a été sollicitée en 2019 pour intervenir sur un tableau religieux appartenant au fonds de dotation « Patrimoine et Arts Liturgiques ». Il s’agit d’un portrait en pied du Cardinal de Bonald, archevêque de Lyon de 1839 à 1870, avec en arrière-plan la Cathédrale Saint-Jean de Lyon. Il est signé Georges Dupré et daté de 1844.
Cette œuvre de grand format qui devait être détruite, a été récupérée in extremis par le Fonds de dotation et confiée à l’association, alors en cours d’élaboration, début 2019 afin d’effectuer des opérations de conservation-restauration indispensables à sa sauvegarde.
Fiche d'Identité
Objet : Huile sur toile
Sujet : Portrait
Titre : Le Cardinal de Bonald
Signature : Georges Dupré
Époque : XIXème siècle (signé 1844)
Dimensions : 231cm x 136cm
Nature du support : Toile de lin sur châssis en bois
Nature de la préparation : argileuse, poreuse, de couleur ocre rouge
Ancienne restauration : oui
Propriétaire : Fonds de dotation « Patrimoine et arts
liturgiques »
Altérations constatées
- Soulèvements de couche picturale localisés avec risque de perte de matière
- Epidermage de la couche colorée (usure superficielle)
- Lacunes de couche colorée
- Dix déchirures accidentelles de toile d’une surface totale de 56 cm²
- Anciennes pièces non conformes collées à l’arrière lors d’une ancienne intervention de restauration
- Bande de toile sur la couture de 136cm x 5cm non conforme
- Amas de crasses et de poussières à l’arrière de la toile et sous les liteaux
- Déformations de toile à un angle, provoquées par les liteaux du châssis à des niveaux différents
- Repeints issus d’interventions antérieures
- Vernis oxydé et jauni ; couche picturale assombrie et encrassée
Déroulement des Travaux
L’œuvre, longtemps conservée dans de mauvaises conditions, a nécessité des opérations conservatoires visant à consolider l’adhérence de la couche picturale et à traiter le support toile et le châssis encrassés et endommagés. La peinture qui présentait des soulèvements en toit en de nombreux endroits a été refixée durablement sur la toile à l’aide d’un adhésif non-sensible aux variations hygrométriques, les anciennes pièces non conformes collées à l’arrière de la toile ont été retirées mécaniquement et à l’aide de solvants, et les multiples déchirures du textile ont été refermées et renforcées afin de rendre son unité au support de l’oeuvre. Enfin, l’angle du châssis a été remis à niveau par l’ajout d’un morceau de bois pour aplanir la surface recevant l’oeuvre, et la déformation de la toile a été résorbée.
Un allègement méticuleux des couches superficielles de vernis oxydé a dû suivre afin d’atteindre une luminosité et une profondeur acceptables des couleurs et de la composition, et de redonner une meilleure lecture du sujet. Le comblement minutieux des lacunes de couche picturale a ensuite été réalisé par l’apport de mastic et de couleurs de retouche. L’application d’un vernis final protecteur en bombe est venu clore notre intervention.
Démarrée au printemps 2019, la restauration de l’œuvre s’est achevée en mai 2020.
Elle a nécessité 190 heures de travail.